Du 7 au 10 décembre 2017
Phénomène de lumière
Depuis quelques années, on peut observer un phénomène lumineux appelé light pillars, (colonne de lumière) Il s’agit d’un photométéore (du grec phôtόs « lumière » et meteôros « dans les airs »), un de ces nombreux phénomènes lumineux atmosphériques qui viennent parfois illuminer la nuit, tout comme les aurores boréales. Mais à la différence de ces dernières qui naissent de l’interaction entre le vent solaire et la haute atmosphère, c’est souvent la lumière urbaine qui est à l’origine des light pillars, ce qui explique pourquoi le phénomène n’est observé que depuis quelques décennies.
Quand le photographe a réalisé cette image ci-dessous, la petite ville de Pinedale dans l’état du Wyoming au NORD-OUEST des USA venait d’essuyer une sévère tempête de neige. Après le passage de la tempête, il restait dans l’atmosphère ce que les météorologues surnomment un poudrin de glace, une sorte de brouillard glacé constitué de cristaux de glace extrêmement fins de forme hexagonale qui parviennent à se maintenir en suspension si l’atmosphère est très froide et stable. Chaque source lumineuse qui se trouve dessous (lampadaires, phares de voitures) produit alors une colonne de lumière partant du sol et s’étirant verticalement.
Installation lumière
Partant de ce phénomène lumineux, nous avons imaginé une mise en lumière de la colline de Fourvière. Quatre vingt projecteurs beam seraient installés sur les chemins et parterres de la forêt de la colline. D’autres seraient installés au niveau des croix et autour du chevet de la basilique, d’autres, entre les colonnes de palais de justice et autour du chevet de la cathédrale. L’idée est de multiplier les sources lumineuses, de la Saône à la basilique. Tous les beam en position verticale et de multiples couleurs reproduiraient les Light Pillars.Sur la basilique Fourvière, nous envisageons de réaliser un éclairage architectural dynamique et esthétique : de son soubassement jusqu’au bout de ses croix, tout sera dessiné et mis en valeur par la lumière. Les vitraux, les abat-sons et le chevet de la cathédrale seront également aussi traités. Nous envisageons une projection de gobos sur les bâtiments du quai de Saône, mélangeant lumière et images. Nous utiliserons l’éclairage pérenne dynamique du palais de justice. Au niveau de la Saône, nous voulons souligner en lumière les quais de Saône, du ponts Bonaparte au pont Maréchal Juin comme une ligne d’horizon en mouvement fluctuant au grès du tempo musical.
Concept lumière
Partant du poème de Boris Vian « Juste le temps de vivre » j’ai imaginé et écrit la scénographie d’une mise en lumière éphémère « Time for light » ou What time for Light ?, quel temps pour la lumière ? La lumière nait sur le haut de Fourvière, descend ses pentes jusqu’à la Saône, en dansant et créant des phénoménes lumineux sur son passage, tels que les lights pillars. Elle monte et descend en tournoyant sans cesse, en jouant avec les ombres sur les édifices puis avec les Light Pillars dans la forêt.
Rentrer avant le lever jour ? Métronomes, pendules et sonneries mixés dans la bande son, scandent et rythment son temps…
Le texte qui suit est un peu le fil rouge de cette mise en lumière. C’est un conducteur de travail qui évoque le temps, le temps qui passe, le temps qui reste, le temps de la lumière… Aura t’elle le temps d’éclairer la colline ? Comme celui d’éclairer nos existences, nos civilisations complexes… Ce concept est une proposition qui illustre notre scénographie, qui peut également laisser libre cours à l’imagination du public.
Time for Light
Dés le crépuscule, des cloches sonnent
La lumière née, sur le haut de Fourvière…
Elle s’éveille doucement
Puis colore la basilique
Pourvu qu’elle ait le temps
Elle dresse des piliers de muliples couleurs
Comme des flammes érigées vers le ciel
Elle fait danser les ombres
Pourvu qu’elle ait le temps
Elle dévale les pentes de la colline
Elle embrase le choeur de la cathédrale
Qui brille de tout son corps
Pourvu qu’elle ait le temps
Elle parviens sur les quais
Elle allume toutes les colonnes du palais de justice
Et dessine sur les bâtiments des aurores boréales
Pourvu qu’elle ait le temps
Elle arrive près de la Saône
A la hauteur de l’eau, elle peint
Une ligne étincelante entre les ponts Bonaparte et Juin
Pourvu qu’elle ait le temps
Elle s’est retournée pour admirer son tableau
Des dizaines de réveils se mirent à sonner
Le soleil c’était levé et avait tout effacé.
Elle avait eu le temps de danser et de dessiner
Le temps d’éclairer et d’illuminer
Le temps de faire admirer et de partager dans la beauté de la nuit
La douce colline de Fourvière, du sommet prieur à l’eau vive de la Saône
Le temps de briller toute une nuit.
Juste le temps de vivre
Bande musicale
Notre direction de recherche musicale s’est portée vers une composition de musique électro acoustique de Tangerine Dream. Pour évoquer le temps qui passe et le compte a rebours, nous avons créé des arangements avec de nombreuses pulsations évoquant un métronome et une pendule. Du morceau original, nous avons coupé certains passages et quelquefois mis des phrases musicales en boucle, pour permettre le développement et les mouvements de la lumière.
Comment le paysage peut être transformé ou modifié ? Comment la force des couleurs, la direction de la lumière et la vitesse des sons peuvent- elles bouleverser nos impressions et nos sensations ? Telles sont les pistes de travail que nous voulons emprunter. Notre projet a pour but de mettre en relation, une partition de lumière avec une partition de musique, et les inclure dans une même écriture. Les différentes sources de lumière sont animées en fonction des temps, des gains, des silences et des fréquences des sons. Ainsi ce mariage compose des dizaines de tableaux de lumière en mouvement.
Ci-dessous vous pouvez visualiser un extrait vidéo de notre projet lumière